Les jours heureux: Harkan à l’Espace Camac !

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12 mai, 2025

Harkan est un trio inédit autour de la harpiste française Maïa Darmé, le joueur de kanun (cithare orientale) tunisien Mohamed-Amine Kalaï, et le percussionniste kurde iranien Ebrahim Ahmadi (au daf, au dayereh et au bendir). Harkan navigue sur toutes les rives de la Méditerranée, entre pièces sensuelles et danses effrénées, musiques savantes et populaires, orient et occident. Le samedi 17 mai à 20 h, ils transporteront le public de l’Espace Camac vers des contrées lointaines pour un voyage qui s’annonce d’ores et déjà féerique.

« On s’est rencontrés en 2016 avec Mohamed-Amine, dans les coulisses du Théâtre de Tunis. En fait, on s’est à peine croisés au moment où il sortait de scène et j’allais y rentrer. J’étais venue jouer le concerto de Boieldieu avec l’Orchestre Symphonique Tunisien, et il venait de faire un concerto pour mandoline de Vivaldi au kanun. J’avais trouvé la transcription très intéressante, et on a échangé contact.

Ensuite l’idée de jouer ensemble a mûri doucement pendant deux ans : je suis revenue régulièrement en Tunisie pour des concerts et à chaque fois on en profitait pour jammer, réfléchir au répertoire qui fonctionnerait le mieux, tester des morceaux, et de mon côté apprendre à mieux connaître le kanun pour pouvoir faire des arrangements qui mettent en valeur ses forces ».

Malgré les contraintes logistiques (la distance, les visas, le temps limité, le fait qu’il n’y ait qu’une seule harpe à pédales en Tunisie), Harkan été lancé à l’été 2018 puis a tourné au Maghreb. En plus de leurs concerts en duo, ils ont vite commencé à jouer avec d’autres musiciens, formant un trio avec différents percussionnistes et utilisant des percussions traditionnelles. Dans un registre plus classique, Harkan a aussi joué un triple concerto avec flûte et un opéra contemporain pour harpe, kanun solistes et orchestre.

« Et puis Ebrahim, un joueur de daf kurde iranien, nous a rejoint en 2022. On cherchait un percussionniste pour des concerts en France, on l’a découvert et contacté sur facebook ! Depuis, on se consacre à ce format trio avec percussions qu’on aime beaucoup. »

Ils se décrivent comme étant « au croisement du jazz, du classique (occidental comme oriental) et des musiques du monde », mais en fait, leur répertoire varié mélange des mélodies traditionnelles espagnoles, andalouses, turques, nord-africaines, levantines et grecques, et ils ont aussi découvert le répertoire kurde avec Ebrahim. Pour Maïa, c’est justement ce qui rend l’expérience musicale toujours nouvelle :

« Je crois que j’ai vraiment besoin de variété de genres dans ce que je joue à la harpe pour me sentir stimulée. En fin de compte ce qui nous intéressait tous les deux c’était de découvrir la culture musicale de l’autre plutôt que de jouer notre “langue natale” »

Harkan est très heureux de se produire en France dans les mois à venir, où ils enregistreront leur premier album à la fin du mois de juin. Après plusieurs années mouvementées à l’échelle mondiale, le projet a dû être reporté pour diverses raisons complexes, et cet enregistrement représente donc un moment d’aboutissement particulièrement réjouissant.

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Cette réflexion a donné lieu à une multitude d’anecdotes sur leurs expériences de concerts en Afrique du Nord et au Moyen-Orient :

«… des fois les moindres petits aspects de l’organisation ont été une bataille. Pour un festival en 2019 par exemple, la harpe devait être mise à disposition par le Ministère de la Culture. Tous les contrats avaient été signés et tamponnés en bonne et dûe forme en amont. Mais 2 h avant le début de notre concert, on n’avait toujours pas de harpe : les personnes chargées du transport n’étaient pas autorisées à faire sortir l’instrument. Il a fallu un appel de l’Ambassadeur de France au Ministre de la Culture pour débloquer la situation. Juste pour une harpe… (qui est arrivée quelques minutes avant qu’on monte sur scène avec plusieurs cordes en moins !) ». Au moins, nous sommes sûrs que ça ne sera pas nécessaire quand ils viendront jouer à l’Espace Camac !

Pour leur concert à l’Espace Camac, les interprètes ont choisi un programme qu’ils ont intitulé Jours heureux : « Des odes à la joie et à la nostalgie venues de différents rivages méditerranéens ». Le programme capture à la fois la joie du présent avec des éléments plus nostalgiques qui rappellent ce mélange entre l’Orient et l’Occident.

Nous vous invitons chaleureusement à réserver vos billets et nous nous réjouissons de vous accueillir !