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Donner vie à une oeuvre : les Harpes Camac au concours de l’ARD

Organisé par la radio bavaroise (Bayerischer Rundfunk) et reconnu mondialement, le très prestigieux concours international de musique de l’ARD (Internationaler Musikwettbewerb der ARD) se déroule une fois par an à Munich. Ce concours est consacré par alternance à de nombreuses catégories instrumentales. Cela signifie qu’un concours de l’ARD dédié à la harpe est un événement extrêmement rare, doté de récompenses telles que de nombreux engagements pour des concerts en Allemagne (ainsi que des prix en argent).

Nous avons eu le plaisir de mettre des harpes à la disposition des participants de cette édition, et nous étions très fiers de retrouver en demi-finale Marcel Cara et Alexandra Bidi, tous deux jouant sur des harpes Camac, Mlle Bidi étant sélectionnée pour accéder à la finale. Après une finale exceptionnelle, Alexandra s’est vue attribuer le deuxième prix ex æquo. Nous avons réussi à la rencontrer, malgré son agenda très chargé par les concerts des lauréats et ses nombreuses obligations !

Alexandra Bidi sur scène avec le Sinfonieorchester des bayerischen rundfunks, Photo : Daniel Delang

Alexandra Bidi sur scène avec le Sinfonieorchester des bayerischen rundfunks, Photo : Daniel

Nous sommes très admiratifs d’Alexandra et de tous les concurrents qui ont préparé ce programme hors du commun, mais comment préparer un programme de quatre tours aussi intense ? 

« Pour être vraiment à l’aise dans mon programme, j’ai commencé (tranquillement) à monter quelques pièces dès que le concours a été annoncé (c’est-à-dire en novembre 2022). Puis, en janvier, avec mon professeur, nous avons mis en place un planning de travail jusqu’au concours, en prenant en compte ce que j’avais (ou n’avais pas) travaillé. C’était très agréable d’avoir un cadre : je savais que si je le respectais, j’allais être prête. »

Il semblerait qu’il faille non seulement organiser son travail, mais aussi son temps libre ? 

Alexandra Bidi répète en coulisses au HMT de Munich Photo : Daniel Delang

Alexandra Bidi répète en coulisses au HMT de Munich Photo : Daniel Delang

 « Pendant le mois d’août, je me suis juste concentrée sur le repos. Plus je me reposais, et plus j’allais avoir de l’énergie de l’inspiration pendant le concours ! C’est surtout au moment de la demi-finale et de la finale que j’ai ressenti à quel point ce temps de repos avait été précieux. La pression monte, et les répétitions s’enchaînent : on a moins de temps pour travailler, et on commence à être fatigué des tours précédents. »

La prestation étincelante d’Alexandra lui a permis de remporter un prix spécial pour la meilleure interprétation de l’œuvre imposée d’Édith Canat de Chizy; nous avons interrogé Alexandra sur l’importance d’étudier et de jouer de nouvelles œuvres. 

« Interpréter de la musique contemporaine est, pour moi, au moins aussi important que d’interpréter le reste du répertoire. C’est même un travail très complémentaire. En général, on connaît moins bien le langage des compositeurs contemporains […]  Alors, on trouve d’autres manières d’analyser, puis d’incarner une œuvre. En retrouvant le répertoire classique, on a de nouveaux outils pour l’aborder, et on grandit en tant qu’interprète. »

Alexandra Bidi répète avec le Sinfonieorchester des Bayerishcen Rundfunks Photo : Daniel Delang

Alexandra Bidi répète avec le Sinfonieorchester des Bayerishcen Rundfunks Photo : Daniel Delang

A propos de répertoire classique, il n’est malheureusement pas rare que certains organisateurs soient réticents à l’idée d’un concerto pour harpe, mais lorsqu’on écoute le Boieldieu interprété par une soliste exceptionnelle accompagnée par l’un des meilleurs orchestres du monde (l’orchestre de la Radio bavaroise), on le redécouvre avec une oreille neuve !

Après avoir surmonté les difficultés des trois premiers tours, atteindre la finale et l’opportunité de collaborer avec un tel orchestre ont dû être très gratifiantes? 

« La joie pure. J’ai pu partager une véritable complicité avec l’orchestre et le chef. À chaque fois que j’avais une nouvelle idée musicale, le chef et tous les musiciens étaient avec moi, et inversement. Tout ça, sans effort. En fait, j’avais l’impression de donner autant d’énergie que j’en recevais. »

Cette fougue naturelle était évidente pour tous ceux qui ont assisté à la prestation d’Alexandra.

En ce qui nous concerne, nous étions particulièrement fiers de mettre l’une de nos harpes grand concert à la disposition d’Alexandra, qui l’a accompagnée tout au long des quatre épreuves du concours. 

« J’ai pu découvrir une magnifique Art Nouveau. C’est un modèle que je connais car nous avons une Art Nouveau au Conservatoire. J’ai même eu la chance d’enregistrer mon CD avec cet instrument. 

Lorsque j’ai essayé la harpe du concours, j’ai tout de suite été frappée par sa sensibilité. Je pouvais changer la couleur du son avec beaucoup de facilité. […] C’était donc pour moi un vrai plaisir de conclure le concours avec cette harpe. »

Et quelle est la prochaine étape pour la jeune artiste ? 

« Dormir, déjà !  Blague à part, j’ai hâte de faire ma rentrée en Master au Conservatoire (CNSM de Paris), de commencer mon mémoire, et de reprendre les cours à l’Université (pour une L3 de mathématiques appliquées) ! »

Alexandra Bidi avec Camac Art Nouveau (noire) photo : Daniel Delang

Alexandra Bidi avec Camac Art Nouveau (noire) photo : Daniel Delang

Toutes nos félicitations, Alexandra, pour votre talent exceptionnel, et nous nous réjouissons de vous écouter régulièrement sur scène !

Note: il est tout à fait approprié de mentionner les autres fantastiques lauréats : Tjasha Gafner (1er prix et prix du public) et Lea Maria Löffler (2e prix ex-aequo).

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