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Une rencontre avec Emily Hopkins et une ado kraken!

Emily Hopkins est tout à fait le genre de harpiste que nous, chez Camac, sommes très enthousiastes à l’idée de rencontrer. De formation classique, Emily est maintenant très impliquée dans le domaine des pédales d’effets. Sa chaîne YouTube (qu’elle a créée avec son partenaire Russ) est une référence pour tous les musiciens intéressés par la découverte de nouveaux sons. Si vous vous intéressez à la harpe électroacoustique et aux pédales d’effets, la chaîne d’Emily devrait être en tête de liste de vos abonnements. Emily réalise régulièrement des improvisations à la harpe, et utilise des pédales d’effets dans ses arrangements.

Emily Hopkins, harpiste

C’est son expertise dans ce domaine qui l’a faite participer au nouveau film d’animation à succès « Ruby, l’ado Kraken » (Dreamworks animation/ Universal). Pour ce projet parmi d’autres, Emily joue sur une Little Big Blue Camac.

C’est un autre pionnier de la harpe qui a donné à Emily l’idée de jouer de la harpe : « J’ai commencé à jouer de la harpe à l’âge de huit ans, après avoir vu le harpiste Edmar Castañeda se produire dans un restaurant de Long Island, ici à New York. J’étais absolument hypnotisée par son talent, et c’était la première fois que je voyais une harpe jouée en vrai.»

Comme beaucoup d’entre nous, Emily s’est engagée dans la filière traditionnelle, en commençant par des cours particuliers avec la regrettée Jeanne Fintz-Goldstein. Elle a ensuite suivi des études universitaires au CUNY Hunter College à Manhattan, d’où elle est sortie avec une licence en interprétation musicale et en études des médias. Mais alors qu’elle se préparait à entreprendre des études supérieures, Emily est arrivée à la croisée des chemins : « En grandissant, j’ai joué dans beaucoup d’ensembles et d’orchestres. Je me suis produite au Carnegie Hall et j’ai joué des morceaux classiques complexes […] J’adore la musique classique, mais elle n’a jamais vraiment résonné en moi à un niveau profond, et j’ai eu du mal à trouver ma propre voie. »

Emily a donc décidé de renoncer à l’université pour se lancer dans le secteur très encombré du freelance. Mais il y avait déjà des indices qui indiquaient l’intérêt d’Emily pour l’insolite : « J’ai auditionné avec succès pour le programme Music Under New York en 2012, qui accorde aux musiciens la licence pour se produire dans les stations du métro de New York. J’ai commencé à faire la manche à New York dans le but de faire connaître davantage la harpe, dans des espaces où la plupart des gens ne s’attendraient pas à la voir en dehors d’une salle de concert.»

Tous les indépendants le savent, une carrière occupée et épanouissante implique aussi des heures de travail harassant, de chargement et de transport de l’instrument, et après quelques années, Emily s’est retrouvée à envisager une deuxième harpe, plus légère : « La harpiste Brandee Younger a été le catalyseur qui m’a amenée à me procurer ma harpe Camac ; j’ai découvert la Little Big Blue 44, et je l’ai achetée dans l’intention d’amplifier ma musique lors de mariages et d’événements ».

Peu de temps après, alors qu’elle assistait au Festival Camac de Washington (2017), Emily a eu une véritable révélation en écoutant le duo Addi & Jacq se produire en utilisant des pédales d’effets – « J’ai encore une photo de leur pédalier !» Elle rit : « J’ai absolument adoré leur musique, et elles m’ont tellement inspirée que j’ai commencé à me pencher sur les pédales d’effets ».

Quelques années plus tard, Emily est maintenant une artiste reconnue pour son utilisation organique et totalement efficace des pédales d’effets. Ses tutoriels et ses courts vlogs ont un côté frais et délicieusement authentique. Comment s’est déroulé le parcours pour trouver sa créneau et le partager avec ses followers ?

« Ça a été un voyage incroyable jusqu’à présent. La raison pour laquelle j’ai lancé ma chaîne YouTube était de créer une ressource pour d’autres harpistes qui souhaitaient essayer des pédales d’effets et ne voulaient pas dépenser beaucoup d’argent sans savoir comment elles sonnaient. J’ai appris à improviser au fil du temps parce que je jouais constamment avec différentes pédales d’effets. Je voulais montrer ce que chaque pédale pouvait faire, et j’aime que mes improvisations restent simples pour deux raisons : laisser beaucoup d’espace entre les notes pour que les auditeurs puissent entendre l’effet, et encourager d’autres harpistes et musiciens – surtout s’ils sont débutants – à essayer les effets sans être intimidés. »

Bien sûr, il y a malheureusement eu des fois où Emily a été confrontées aux difficultés de la culture Internet, où ceux qui partagent leur talent de manière nouvelle et inattendue sont injustement attaqués, ou « trollés » : « Il y avait des gens qui venaient sur ma page YouTube pour m’insulter, disant que je détruisait le « son naturel et délicat » de la harpe. Mais bien que j’aie reçu des commentaires négatifs, j’ai aussi reçu une vague de positivité et de soutien. Cela m’a convaincu que je faisais quelque chose de valable et d’intéressant. »

Encouragée par les compliments qu’elle a reçus de toute part, Emily a continué à se consacrer à l’exploration des nombreux secrets de la harpe électroacoustique : « L’un de mes objectifs en tant qu’artiste est de briser les stéréotypes entourant la harpe, car j’ai longtemps lutté avec mon identité de harpiste, et il m’a fallu du temps pour trouver mon propre son. L’incorporation de pédales d’effets dans ma musique a ouvert de nouvelles possibilités pour l’instrument et remet continuellement en question la notion de comment une harpe « devrait » sonner. Le mélange du signal de la harpe avec les pédales d’effets peut créer des textures et des sons que la plupart des gens ne s’attendraient pas à entendre d’une harpe. »

Avec la volonté et le courage d’être la plus authentique possible, Emily a découvert que de fabuleuses opportunités se présentent à elle, même à partir des circonstances les plus improbables…

« J’ai fait une démo d’un truc stupide connu sous le nom de « The Fart Pedal » (la pédale qui pête), qui est une pédale d’effet qui ajoute des sons de pets sur n’importe quel signal audio, y compris la harpe. Je l’ai partagée sur ma chaîne parce qu’elle m’a beaucoup fait rire, et s’amuser ainsi avec la harpe est le reflet de ma façon d’aborder la musique. La réaction à cette vidéo ne cesse de me surprendre ; Stephanie Economou,  le compositeur du film  « Ruby, l’ado Kraken » m’a contactée pour collaborer avec moi à cause de cette vidéo ! »

Pour tout harpiste, travailler sur un film aussi médiatisé que « Ruby, l’ado Kraken » est un succès passionnante, et Emily prévoit d’étendre sa présence dans le cinéma avec la harpe électroacoustique : « Parce que la harpe a une présence si limitée dans les médias, j’adore l’entendre et la voir apparaître dans les films et les jeux vidéo. J’ai quelques grands projets en cours de développement, et la harpe électroacoustique en fait partie intégrante. Ma Little Big Blue a été la seule harpe que j’ai utilisée pendant l’enregistrement de Ruby, l’ado Kraken.

Ma Little Big Blue est particulièrement merveilleuse parce que je peux utiliser ses quatre sorties et mélanger mon son de différentes manières. J’adore l’expérimentation, et j’aime mélanger la harpe avec des éléments inattendus comme le synthé modulaire. Je suis très impatiente de voir où me mènera mon voyage avec la harpe électroacoustique ! »

Le dernier EP d'Emily,"Tournesols"

Le dernier EP d’Emily, « tournesols », est une collaboration avec la chanteuse Courtney Swain.

En attendant, Emily travaille sur une multitude d’autres projets : « En ce moment, je travaille sur la bande originale d’un jeu vidéo qui est encore en développement, ainsi que sur quelques nouveaux albums qui seront publiés en streaming et sur Bandcamp. Mon EP le plus récent, intitulé Tournesols, est une œuvre collaborative à laquelle participe la musicienne Courtney Swain. Ces morceaux ont été enregistrés en direct dans mon studio avec ma Little Big Blue et ses effets, et ce sont des improvisations assez uniques qui ont été enregistrées en une prise pour préserver l’authenticité de ces moments dans le temps.»

Emily a accompli l’une des choses les plus difficiles, à savoir utiliser la technologie et les plateformes modernes pour nous faire entrer dans son monde et nous rapprocher de son art : « Aider d’autres harpistes, compositeurs et musiciens à se familiariser avec le monde des pédales d’effets m’a non seulement aidée à découvrir et à exprimer mon art, mais aussi ma confiance en lui. Je veux utiliser ma harpe électroacoustique pour montrer aux harpistes qu’il existe d’autres chemins moins conventionnels que vous pouvez emprunter dans votre parcours musical, et que si vous ne finissez pas soliste dans un orchestre philharmonique, cela ne vous rend pas moins valable. »

Si vous souhaitez découvrir le parcours d’Emily, vous pouvez la suivre sur YouTube à l’adresse https://www.youtube.com/emilyhopkins, ou sur Instagram à l’adresse @emilyharpist.

Emily Hopkins et sa harpe camac

Emily Hopkins et sa Little big blue 44 Camac

 

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